Mise à jour le 2022-12-18.
Ce soir aura lieu la fête de la Hanoucca que plusieurs considèrent comme étant le Noël des Juifs puisqu’elle survient vers la même période que le Noël chrétien. Cette année, Hanoucca débutera au coucher du soleil du 18 décembre à celui du 26 décembre de notre calendrier. Il importe de savoir que dans le calendrier juif, cette fête débute toujours le 25 du mois de kislev, un peu comme notre Noël célébré le 25 décembre. Mais, est-ce assez pour les comparer ? Est-ce Hanoucca est vraiment le Noël des Juifs?
Trêve de suspense… Les deux fêtes n’ont aucun lien entre elles, ni de près, ni de loin.
Le terme hanukkah (en hébreu חֲנֻכָּה) signifie « inauguration, dédicace ». Cette fête fut donc instituée pour la dédicace ou l’inauguration de quelque chose.
Pour ajouter au mystère, cette fête est aussi connue dans le judaïsme comme étant « la fête des Lumières »; mais pour connaître le lien entre ces deux appellations, il nous faut remonter le temps pour en comprendre le sens puisque c’est à partir du même événement mais pas pour les mêmes raisons que ces fêtes ont été institués.
Nous sommes à l’époque de la période intertestamentaire. C’est une période de l’histoire d’environ 400 ans qui se situe entre l’Ancien et le Nouveau Testaments. Cette période est considérée par plusieurs historiens et exégètes comme étant une période de 400 ans de silence où Dieu n’a pas parlé à son peuple par l’entremise des prophètes.
Ainsi, au IIe siècle av. J.-C., la Judée est gouvernée par le royaume séleucide, plus précisément par Antiochos III (Antiochos le Grand). Celui-ci avait accordé et garanti une liberté religieuse aux Juifs en récompense de l’aide fournie lors de la bataille des Séleucides contre le royaume d’Égypte de Ptolémée Épiphane.
Après sa mort, Antiochos IV, dit Épiphane (qui signifie divin), monta sur le trône des Séleucides en 175 av. J.-C. En 168, après une guerre contre l’Égypte, et dans un désir d’unifier son royaume sous l’hellénisme (cette raison citée par un des auteurs anciens en est une parmi tant d’autres, la situation étant plus complexe que cela), Antiochos, par le biais de ses émissaires, désacralisa le Temple de Jérusalem en sacrifiant un porc sur l’autel des Holocaustes et en dédiant le temple de Jérusalem à Baal-Shammim (le dieu syrien mieux connu sous le nom de Zeus chez les Grecs) et en y installant une statue.
De plus, il obligea les Juifs à sacrifier quotidiennement des animaux impurs aux divinités grecques et syriennes et à en manger la chair. À tout cela, il interdit également aux Juifs de pratiquer les prescriptions de la Loi de Moïse, dont la circoncision, l’observance des fêtes et le Sabbat, punissant de mort ceux qui désobéissaient; enfin, il brûla les livres de la Loi qu’il trouvait.
Préférant mourir plutôt que d’offrir des sacrifices à des idoles, Mattathias, un prêtre de la famille des Asmonéens, se révolta et exécuta un Juif apportant un sacrifice aux idoles de même que des émissaires d’Antiochos. Il se réfugia par la suite dans les montagnes de Judée, rassembla une armée et fit la guerre aux troupes d’Antiochos pendant trois ans.
En 164, Judas, fils de Mattathias, surnommé Macchabée (qui signifie marteau), chassa les Séleucides de l’esplanade du temple et de Jérusalem, restaura les sections profanées, fabriqua de nouveaux ustensiles et consacra le sanctuaire à nouveau à Dieu, d’où la Fête de la Dédicace – Hanoucca
La fête des Lumières, quant à elle, provient du même contexte, soit celui de la désacralisation du temple et par la suite sa dédicace. Cependant, une anecdote du Talmud raconte que lorsque Judas entreprit de purifier le Temple, il ne trouva qu’une seule fiole d’huile sacrée pour alimenter le candélabre, un grand chandelier d’or à sept branches qui a sa place dans le temple. Or, une fiole d’huile par jour était nécessaire pour que le feu restât allumé et il fallait huit jours pour fabriquer l’huile du candélabre. La fête des Lumières, c’est le miracle de l’unique fiole d’huile qui, selon le Talmud, brûla pendant huit jours, temps nécessaire pour en fabriquer d’autres, alors qu’il n’y avait d’huile que pour un jour seulement.
La fête de la Hanoucca dure 8 jours et consiste à allumer, sur un candélabre à huit ou neuf branches, une chandelle chaque soir (d’autres traditions exigent plutôt d’allumer toutes les lampes ou chandelles et d’en éteindre une chaque soir). Des prières et des lectures spécifiques sont faites à la synagogue. Il est coutume pendant cette fête que les enfants reçoivent des cadeaux et qu’ils y aient des jeux tel le dreidel (toupie carrée avec des lettres hébraïques et que l’on pourrait comparer aux dés que nous utilisons). Et naturellement, la nourriture est un élément important de la célébration : on mange des latkes (sorte de galettes de pommes de terre avec compote de pommes ou crème fraîche) ou des beignets appelés sufganiot. Ces deux mets sont cuits dans l’huile pour rappeler le miracle de la fiole d’huile.
Cet évènement de l’histoire juive est rapporté par les 1 et 2 livres des Maccabées, par Flavius Josèphe, Diodore de Sicile, et bien d’autres, et n’apparaît pas dans nos Bibles protestantes (Segond, Ostervald, etc.). Nous les retrouvons plutôt dans les livres deutérocanoniques de la Tob ou la Bible de Jérusalem. La « fête des Lumières » n’est aucunement mentionnée dans le Nouveau Testament, cependant, dans Jean 10,22-23, nous y retrouvons l’équivalent « la fête de la Dédicace », à laquelle Jésus à assister.
Cet évènement, c’est Dieu qui, encore une fois, a démontré son infaillible amour et sa fidélité envers Son peuple en les sauvant de l’extinction. Cela en soi est suffisant pour célébrer. Aussi, bien que ne soyons pas Juifs, j’y vois une application pour chacun d’entre nous. Bientôt, nous entrerons dans la période des fêtes de Noël qui nous rappellera la venue sur cette terre d’un enfant nommé Jésus, afin d’être notre lumière, le miracle par lequel nous pouvons aujourd’hui nous approcher de Dieu.
Toi qui cherches ta route, ne veux-tu pas être éclairé ? Viens à Christ, Il est LA Lumière qui guidera tous tes pas (Ps. 119, 105).
Jésus leur parla de nouveau, et dit : Je suis la lumière du monde; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. Jean 8, 12
Et nous qui sommes sauvés, ne sommes-nous pas le temple du Saint-Esprit? (1 Cor. 3, 16; Éph. 2, 22)
Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes? Car vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu. 1 Co. 6, 19-20
La fête de la Dédicace, pourquoi ne pas la faire en consacrant à nouveau nos vies à Dieu pour Son service ?
Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. Rom. 12,1
Ce que Dieu veut, c’est votre sanctification… 1 Thess. 4, 3a
En Christ!